Vous avez envie de savoir si votre selle va à votre cheval ? Lucie Delamare, c'est une saddle fitteur; vérifier des selles, c'est son métier et elle s'est gentiment proposée de vous donner quelques astuces !
crédit photo : Marie Anne Renard |
La selle, comment savoir si elle convient à mon
cheval ? Vaste question, car il y a une multitude d’éléments à
prendre en compte, je vais donc essayer d’être méthodique.
L’arçon
- Première chose à vérifier : est-ce que l’arçon est intègre (= pas cassé) ?
La méthode est simple et efficace
placer la selle comme sur la photo et effectuer une traction vers soit, si la
selle se plie il y a un gros doute à avoir sur l’intégrité de l’arçon. Soit
l’arçon est cassé, il risque alors de pincer le cheval et peut être source de
blessures, soit l’arçon est souple voir extra souple et donc perds une grande
partie de son intérêt, là aussi il peut blesser le cheval. En cas de doute, il
vaut mieux ne pas utiliser la selle.
Vérification de l’intégrité de l’arçon |
- La taille de l’arçon en largeur, aussi appelé ouverture d’arcade ou d’arçon.
- La taille de l’arçon en longueur (= taille du siège)
Mais pourquoi vérifier la taille du siège ?
Parce que
c’est important pour le cheval et le cavalier.
- Pour le cheval
- Pour le cavalier
La taille du siège est importante
car il peut être source de douleurs et de gros problèmes de positions. Avec un
siège trop grand le cavalier vas un peu se perdre dans sa selle, bon en soit ce
n’est pas dramatique mais ça rends la stabilité et la fixité du cavalier plus
difficile. Avec un siège trop petit, là ça peut être vraiment problématique.
Que vous soyez cavalier ou cavalière vous aurez surement des douleurs au pubis,
car le siège trop petit vous comprimera entre le pommeau et le troussequin, si
vous essayer de soulager la douleur dû au pommeau en vous reculant dans la
selle, le troussequin vous renverra impitoyablement vers l’avant . Un siège
trop petit vous coincera le bassin et l’empêchera de fonctionner. Je m’explique
prenez le temps de reproduire le mouvement que votre bassin fait (ou devrait
faire) au trot assis et au galop, vous constaterez qu’il faut un minimum de
latitude pour que votre bassin puisse suivre les mouvements du dos de votre
monture. Si ce n’est pas le cas vous n’aurez pas d’autre choix que de subir ces
mouvements et donc de « sauter » malgré vous dans votre selle
(autrement dit se taper les fesses), et là aïe votre dos et celui de votre
cheval ! Des fois les soucis de manque de liant de l’assiette d’un
cavalier est dû à une selle trop petite et les séances de mises en selle ne
serons d’aucun secours.
On définit la taille du siège dont a besoin le cavalier en
fonction de sa corpulence (si vous faites du 44 en pantalon vous ne pourrez pas
monter dans une selle taille 16’5), mais aussi avec la longueur du fémur. Les
cavaliers très grands auront besoin d’un grand siège indépendamment de leur
corpulence.
Enfin la forme du siège peut aussi influencer la sensation
du cavalier : un siège très creux paraîtra plus petit d’un siège plat, les
selles avec un « nez coupé » donneront aussi une sensation de siège
plus petit. Dans les 2 cas tout simplement parce que la place laissé pour
s’asseoir est plus ou moins grande pour une même taille de siège.
Ce paragraphe me permet de mettre le doigt sur un problème
que l’on rencontre régulièrement en consultation : le cavalier parce qu’il
est grand et/ou corpulent a besoin d’un siège 18’ mais sa monture à cause de sa
longueur de dos ne peut accepter qu’une selle taille 17’ maximum. C’est un
élément à prendre en compte lors du choix de votre monture, car certes nous
pouvons jouer un peu grâce a des matelassures courtes, mais ceci a des limites
et le problème peut être insolvable.
Et le dernier élément à vérifier et pas le moindre : les matelassures
Première chose les matelassures sont généralement soit
rembourrées de mousse, soit de laine. En France on aime beaucoup les matelassures
en mousse, mais elles ont un gros désavantage c’est qu’il n’est pas possible de
les modifier (il faut complétement les refaire et la note est souvent salée).
Autre reproche que j’aurais à faire c’est qu’elles sont souvent « close
contact », c’est-à-dire très fine, hors suivant la morphologie du cheval
l’épaisseur n’est pas toujours suffisante à l’arrière pour que la selle ai un
bon équilibre et donc que le cavalier soit lui aussi en équilibre, assis
au-dessus de ses pieds. C’est pour ces raisons (enfin surtout car elles ne sont
pas modifiables) que les saddle fitter préfèrent les matelassures en laine.
Grâce à de petites ouvertures ménagées par les fabricants nous pouvons enlever
ou rajouter de la laine et donc suivre au mieux l’évolution morphologique du
cheval.
Exemple d’une « encoche » d’accès aux matelassures laine |
Il y a plusieurs éléments à prendre en compte sur les
matelassures, l’épaisseur et la profondeur à l’avant de celles-ci pour apporter
plus ou moins de support autour du garrot, permettant de libérer
celui-ci : Un cheval avec un garrot très saillant vas avoir besoin de plus
de support pour cette zone qu’un cheval avec un garrot noyé.
Ce que j’appelle la profondeur des matelassures qui permettent d’apporter plus ou moins de soutien au niveau du garrot. |
Ensuite l’épaisseur à l’arrière des matelassures afin d’équilibrer la selle. Oui c’est une obsession, mais c’est vraiment la clé pour une bonne position du cavalier. En effet certains chevaux ont une différence de niveau importante entre le garrot et l’arrière du dos dans ce cas il faut des matelassures épaisses à l’arrière pour que le siège soit à l’horizontal. Et soyons clair ce n’est pas la finesse des matelassures qui font qu’on se sent proche du cheval !
Un très bon exemple d’un cheval à « haut garrot », nous voyons bien la différence de niveau entre le garrot et le reste du dos |
La grande règle est de dégager la colonne vertébrale du
cheval, aucune partie de la selle ne doit venir appuyer dessus. Il faut donc
aussi vérifier la largeur de la gouttière. Les matelassures doivent reposer de
façon uniforme sur toute leur surface (attention au pont et aux points de
pression).
Le cavalier doit être
équilibré, assis au-dessus de ses pieds, sans pencher ni en avant, ni en arrière.
Il pourra alors se concentrer sur son équitation et le travail de son cheval au
lieu de se battre contre sa selle.
Vous l’aurez donc compris le choix et l’adaptation d’une
selle est un sujet complexe, c’est pour cela que je refuse catégoriquement de
faire des consultations sur photo. J’espère vous avoir éclairé en vous donnant
une partie des éléments qui font qu’une selle est adapté ou pas, mais ne vous
improvisez pas saddle fitter pour autant !
Crédit photos : Alexandra.S photographie/Saddle Fitting
Bretagne
La selle c'est l'élément indispensable pour tout propriétaire; et pourtant ce n'est pas si simple d'en avoir une adaptée. Je vous propose de (re)lire votre partage d'expérience dans cet article.
La selle c'est l'élément indispensable pour tout propriétaire; et pourtant ce n'est pas si simple d'en avoir une adaptée. Je vous propose de (re)lire votre partage d'expérience dans cet article.
Merci à saddle fitting Bretagne- Lucie Delamare pour cet article !
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